22.6.08

Notam?... où ça?...

Quelle belle journée de printemps. Une des premières depuis longtemps. Jean Edouard l'a longtemps attendu. Ca tombe bien, il a besoin d'aller à Montluçon Guéret. Bonne occasion de faire un petit vol avec le Mooney... Un coup d'oeil sur le site du club pour s'assurer que l'avion est disponible et le voilà "en partance"...
Arrivant au club-house, JE est surpris de n'y voir personne... Avec un temps pareil, ne pas voler relève presque de l'inconscience... enfin... Il doit sortir EL tout seul... c'est peut être pour cela qu'il aurait bien aimé rencontrer quelqu'un... Rapide visite prévol... tout parait en ordre...il y a suffisamment d'essence pour faire l'aller-retour... Contact... les 210cv s'ébrouent dès la première sollicitation...pardi, depuis le temps qu'on les maintient à l'écurie, ils ne vont pas se faire prier pour aller prendre l'air...
"Limoges, F-EL bonjour
-F-EL, bonjour, je vous écoute
-F-GHEL, Mo20 au parking avec l'info Lima, consignes pour un départ à destination de Montluçon-Guéret
-F-EL rouler en Sierra2 pour la 21 en service, transpondeur 7051,rappelez prêt
-EL transpondeur 7051, on roule Sierra2"
JE lâche les freins et met un poil de gaz... inutile de se presser, le temps d'arriver au point d'arrêt, le moteur sera chaud pour le point fixe.
"-F-EL, la tour...
-EL je vous écoute..." répond machinalement JE, un peu surpris que le contrôleur l'appelle alors qu'il vient juste de débuter son roulage...
"-EL, vous avez une autorisation pour vous poser à Montluçon?..."
JE est de plus en plus surpris... il va régulièrement voir ses contact sur ce terrain qu'il connais très bien, et jamais on ne lui a demandé quoi que ce soit...
"-euhhh.... une quoi?
-une autorisation pour vous poser à Montluçon...
-mais j'y vais souvent, il n'y a pas besoin d'autorisation spéciale"
Jean Edouard se dit que le contrôleur doit confondre avec le terrain de la ville de Montluçon, qui est réservé aux avions basés...

"-La tour de EL, je vais à LFBK, pas à LFLT
-oui, oui, j'ai bien compris, avez-vous l'autorisation de vous y poser aujourd'hui?"

JE, de plus en plus convaincu que le contrôleur est en pleine confusion, décide de couper court.

"affirmatif, j'ai l'autorisation

-OK, alors tout va bien"

Tout en discutant JE a effectué ses essais moteur et sa check avant décollage. Le voilà fin prêt au départ.

"-Limoges de F-EL, prêt alignement décollage piste 21
-EL, alignez-vous, autorisé décollage21, vent 240° 8 noeuds
- EL on s'aligne et on décolle"

Le décollage est "nominal"... 500ft, virage à gauche, cap sur LPD, la balise de Montluçon-Guéret... Avec un temps pareil, 3500 pieds suffiront amplement... Pilote automatique enclenché... régime moteur et PA réglés... le roronnement est régulier... il n'y a plus qu'à attendre...
Le dialogue avec le contrôleur, avant le décollage, lui tourne dans la tête... JE connait bien les contrôleurs de service ce matin. Ils volent tous au club... Qu'ils aient pu confondre LFBK et LFLT lui parait inconcevable...

"F-EL la Tour
-F-EL je vous écoute
-F-EL, nous avons contacté l'AFIS de Montluçon, il nous a confirmé que vous n'aviez aucune autorisation pour vous poser chez lui
-Comment ça, aucune autorisation, mais j'y vais au moins une fois par mois...
-F-EL, vous avez consulté les Notam avant de partir?
-Les notam?... pour aller à LFBK?... NON!
-On s'en doutait, si vous aviez consulté, vous y auriez vu que LFBK se trouve aujourd'hui au milieu d'une ZRT impénétrable pour cause de manœuvres militaires de grande envergure, avec chasseurs en BA...
-...euh, alors je ne peux pas y aller?...
- non, et en plus, toutes les zônes en classe G autour de Limoges sont actives du sol au FL195 pour les mêmes raisons , et impénétrables également.
-... ...
-F-EL, confirmez-moi vos intentions?
-eh bien je fais demi tour et je rentre à Limoges
-reçu EL, autorisé à intégrer la longue finale 21, rappelez en longue finale
-EL je rappelle en longue finale"

A l'occasion de ce vol, Jean Edouard, pilote négligent, a eu la chance de tomber sur une équipe de contrôleurs qui ont fait le travail à sa place... ce qu'ils n'étaient pas obligés de faire...

1- s'il n'y avait personne au club-house, c'est parce que les autres pilotes, eux, avaient fait leur boulot, ils avaient lu les NOTAM.

2- A la question du contrôleur demandant s'il était autorisé à aller à LFBK, JE n'aurait pas du mentir ... il aurait économisé un vol pour rien... et éventuellement une réputation de "fumiste" auprès du contrôle...

3 - si le contrôleur n'avait "flairé" son arnaque, le vol aurait pu très mal se terminer, car, dans une zone de combat aérien, les chasseurs ne sont pas en mesure d'assurer leur anti-abordage... c'est d'ailleur pour cela qu'on les "parque" dans des zones réservées"...

Jean Edouard, pilote inconscient mais chanceux, a, une fois encore échappé au pire... mais pour combien de temps?...


4.11.07

Jean Edouard reste sur sa soif

Le soleil est de la partie, en ce dimanche après midi. Comme pour se faire pardonner un été pourri, l’automne semble décidée à permettre d’entreprendre quelques navigations… C’est précisément ce qu’envisage de faire Jean Edouard… Le PA28 de l’aéroclub l’attends devant le hangar de l’Aéroclub, sur cet aérodrome de Toulouse Lasborde… Il a rapatrié quelques copains pour rendre visite au Barbu, tout là-haut dans le nord… A L...... Il est 13h30 et la météo prévoit du beau temps jusqu’à ce soir…
Alors qu’il termine la visite prévol, la voiture de Robert s’arrête sur le parking et le 3 acolytes s’en extirpent pour se diriger vers le tarmac… Jean Edouard, se dit alors qu’il a bien fait de ne pas compléter le plein… avec ces trois poids plumes, le devis de poids-centrage doit friser la ligne rouge… Il fera un complément de plein avant de redécoller de Limoges pour assurer le coup.
Mise en route, déroulement de la check-list pendant que le moteur chauffe, roulage, alignement, décollage… transit dans la TMA de Toulouse sans contraintes… il faut dire que le dimanche, le trafic n’est pas vraiment soutenu…
Pilote automatique enclenché, régime réglé à 65%, croisière économique… 15kt de vent arrière… le Piper affiche crânement une vitesse sol de 135kt…et un temps de vol estimé de 1h40…

En cette fin Octobre, la nature faisant son œuvre, la campagne, généreusement éclairée, se pare des couleurs chatoyantes qui avaient tant fait défaut l’an dernier… Montauban, Cahors, Souillac… La piste du futur terrain de Brive Souillac semble terminée… Dans la tête de Jean Edouard, la bataille entre plaisir et raison fait rage… Le plaisir d’y faire un touch and go « sauvage » finit par perdre le combat contre la raison de passer son chemin… Mais déjà L...... est en vue…
Dès le premier contact il est autorisé à pénétrer dans la CTR de classe D et à rappeler à Sierra-Alpha… Jean Edouard se dit que « le barbu » ne doit pas être très loin du micro…
Finale et atterrissage sans problème… Pendant le roulage, Jean Edouard fait un rapide bilan carburant… si le vent ne change pas, le retour à Lasborde va prendre au moins 20 minutes de plus que l’aller. Pour plus de sécurité, il décide de prendre 60 litres de 100LL… La tour lui dit qu’il faut, pour cela, appelet l’essencier en appuyant sur un bouton rouge situé à proximité des pompes… il est 15h41…
A peine descendu de l’avion, Jean Edouard aperçoit le barbu qui sort du bloc technique avec un large sourire… Il confirme avoir avisé les opérations de la demande de ravitaillement…
Les quatre compères s’installent à l’aéroclub pour discuter en attendant… Jean Edouard sait qu’il dispose d’une heure, pas plus, afin de rentrer avant la nuit à Toulouse.
16h10… Toujours pas d’essencier… Le barbu appelle de nouveau le Trafic, qui assure… « qu’il fait le nécessaire… »
La discussion va bon train en vue de l’organisation d’un éventuel tour de Corse en motos au printemps 2008…
16h30… Toujours pas d’essencier… le Barbu re contacte le trafic qui assure … « qu’il fait le nécessaire…. »

16h50… Toujours pas d’essencier…

Le Barbu est furieux… mais les appels répétés aux opérations n’y font rien !…. Il confie à Jean Edouard que cette situation est de moins en moins rare… sur le terrain de L......, le bruit court que si on ne s’appelle pas Ryanair, on est de moins en moins le bienvenu…

17h00…Jean Edouard a refait son bilan carburant. En volant dans les basses couches, il peut espérer un vent un peu plus faible, donc un temps de vol un peu moins long… En désespoir de cause Jean Edouard et ses 3 compères, contrôleurs à Toulouse Blagnac ré-embarquent dans le PA28 pour repartir, conscient qu’il arriveront à Lasborde avec des réservoirs au plus bas… et qu’il devra compter sur la bonne volonté de ses collègues de Blagnac pour faire une « Directe »….

17h15 Le PA28 décolle de L...... pour Lasborde…

1725 PA enclenché, Jean Edouard songe à l’inconscience des opérateurs de l’exploitant du terrain de L...... qui, par leur comportement irresponsable, l’ont obligé à prendre le risque de redécoller avec des réserves de pétrole trop faibles pour effectuer le vol en toute sécurité… Il se surprend à espérer que, en cas d’incident, le barbu ne manquerait pas d’engager la responsabilité de ces individus dont le comportement n’inspire que mépris…
La presse spécialisé a déjà souligné, dans Info-pilote d’octobre 2007 par exemple, le « niveau d’incompétence rarement atteint » par l’escale de L...... … Jean Edouard avait survolé cet article en mettant sur le compte de la fatigue la violence des propos de ce pilote convoyeur….
En cette fin de dimanche après midi, alors que le soleil et le niveau d’essence dans son réservoir baissent rapidement, il n’est pas loin de penser que le jugement de ce pilote convoyeur est très en dessous de la vérité…

7.8.07

Jean Edouard fait le bouchon…

« Quelle belle journée, songe JE . « Enfin un samedi de juillet digne de ce nom. J’irais bien faire un tour d’avion pas vous ?»… L’œil pétillant de l’assistance fait office de réponse.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Un rapide coup d’œil au site de l’Aéroclub confirme que le Mooney est disponible. JE le réserve pour l’après midi, embarque tout son monde dans la voiture et en route, direction le terrain.

L’avion attend sagement sur le parking… JE effectue une la visite prévol, tout en expliquant à ses invités quelle en est l’utilité. D’habitude, il effectue cette formalité plus rapidement, mais cette fois, il prend le temps de commenter… ça rassure le néophyte.

Tout le monde à bord… mise en route…JE allume la radio sur la fréquence de Limoges Tour… Ca n’arrête pas de parler… le trafic est soutenu et il faut vraiment trouver le bon moment pour en placer une….

« - Limoges F-EL bonjour,

-F-EL, Limoges bonjour

-F-GHEL, Mooney au parking… … demandons roulage pour la 03.

-F-EL, transpondeur 7053, rouler point d’arrêt Sierra

- on roule Sierra, EL »

JE lâche les freins et met un peu de gaz… Attention à l’envergure de cette machine qui passe juste entre le hangar et les autres avions alignés sur le parking.

JE remonte tranquillement le taxiway sud en discutant avec ses amis, et stoppe avant le panneau « SIERRA ».

A la radio, la longue litanie des messages s’égrène pratiquement sans interruption… JE n’y prête guère attention, mais soudain, instinctivement, il saisit au vol un « Echo Lima »… Tiens ! la Tour cherche à le contacter….

« EL, j’écoute

-F-EL, vous êtes prêts alignement ? »

JE n’est pas prêt. Il a pris son temps, d’explications en discussions… et finalement, il n’a pas effectué les essais moteurs….

« F-EL, négatif, je n’ai pas fait mes essais.

- F-EL, est-ce que vous pourriez pénétrer sur la piste et vous mettre sur la raquette pour effectuer vos essais ? Je vais aligner l’ATR42 qui est derrière et qui a une clairance IFR à respecter ? »

JE jette un œil derrière son avion. Le bi turboprop est effectivement juste derrière…

« EL, c’est d’accord, je pénètre et je remonte sur la raquette pour mes essais.

-Ok EL, merci, vous me rappelez prêt, j’aligne l’ATR »

JE lâche les freins et pénètre lentement sur la piste… la radio n’arrête pas de jacasser…. JE remonte la piste jusqu’à son extrémité, puis fait demi tour et se positionne exactement sir la ligne médiane… Il voit le bimoteur pénétrer également sur la piste et s’aligner à une vingtaine de mètres devant lui… JE se dit que le problème est réglé… Ses passagers n’ont pas vraiment compris la manœuvre.. J.E se explique… la radio n’arrête pas… J.E baisse le volume pour pouvoir parler tranquillement, tout en effectuant les essais moteurs… Le gros bi moteur, devant lui est maintenant immobile…

Profitant de ce délai J.E explique en détail, ce que le contrôleur lui a demandé… laisser passer l’avion commercial qui a des délais à respecter… enfin… pas si pressé que ça… ça fait plus d’une minute qu’il est là devant et il n’a pas bougé… Ouf…depuis qu’il a baissé le volume de la radio, il peut parler tranquillement avec ses amis…

Voilà… les essais sont terminés… le Mooney est prêt au décollage… Mais l’ATR est toujours là… J.E remonte le volume de la radio, histoire « d’aller aux nouvelles »…

« Limoges de EL, nous sommes prêts

-EL… enfin !… ça fait au moins 2 minutes que j’essaie désespérément de vous joindre…

-EL on avait baisse le volume de la radio pendant les essais…

-EL, je vous avais demandé d’aller sur la raquette, pas de rester sur l’axe de piste… vous êtes exactement dans le souffle de l’ATR et il ne peut pas mettre les gaz… et en plus, vous coupez la radio sur la piste... vous vous rendez compte de ce que vous avez fait ? »

JE ne s’est pas vraiment rendu compte qu’il avait cumulé erreurs et les infraction…

1- il a accepté d’aller sur la raquette, en bordure de piste alors qu’il est resté sur l’axe, dons sur la piste.

2- Il a baissé (coupé) le volume de la radio à un endroit où c’est formellement interdit. Si J.E avait un tant soit peu fait fonctionner son neurone, il aurait compris que, s’il y a un endroit où la radio est indispensable sur un aérodrome, c’est sur la piste… surtout quand on effectue une manœuvre qui sort un peu de l’ordinaire…

Ce samedi, l’inconscience (et/ou l’égocentrisme) de Jean Edouard a fait perdre à l’ATR la totalité du gain de temps espéré… généré la mise en alerte des services de sécurité (procédure en cas de panne radio sur la piste)… entraîné la mise en attente d’un avion arrivant en finale… S’est mis en situation de recevoir une infraction (accessoirement)…

Mais Jean Edouard s’en moque, il a fait un beau vol en ce samedi après midi… C’est un pilote seul au monde…et chanceux.

Limoges juillet 2007

7.5.07

Silence Radio

En ce beau dimanche matin, Jean Edouard se dit qu’il pourrait bien faire un petit tour d’avion… Aussitôt pensé, aussitôt lancé… Quoi de mieux que le F-LI pour une petite escapade dominicale ?…

Prévol effectuée, mise en route sans problème, le brave DR220 chauffe doucement… Il est 11h00… Aucune destination précise ne s’impose à lui. Il fera donc un vol local d’une heure environ. . vers l’Est

« Limoges de F-LI, bonjour,… … pour un vol local secteur Echo »

Point fixe effectué à S2, autorisation de décoller en 22… gaz… tout va bien… 500ft, virage à gauche, cap à l’Est .

Jean Edouard est content, pas un souffle de vent, pas de thermique, « une mer d’huile »… un vrai bonheur…

« - Limoges, F-LI, en sortie de zône, on quitte la fréquence

- Roger f-LI, à tout à l’heure »

Vassivière droit devant, le Sancy là bas au fond… Et s’il allait à Peyrelevade. Jean Edourd a l’autorisation…C’est parti…

Atterrissage sans problème… Tiens, il n’est pas seul… Un autre avion connu est déjà sur place… De bons copains… L’avion n’étant pas réservé pour l’après-midi, Jean Edouard décide de déjeuner avec eux.

16h00… décollage après un bon petit repas… Jean Edouard se dit qu’il a bien fait de faire cette escale improvisée…Il fait toujours aussi beau.

Limoges est en vue, il est temps de contacter la Tour.

« -Limoges, F-LI re-bonjour, de retour de Peyrelevade, on est à 5 minutes de la base gauche 22, en vue des installations

- F-LI, vous confirmez votre provenance ?

- Peyrelevade

- -F-LI, ça fait plus d’une heure que tout le monde vous recherche… on a passé un Detresfa…

- Detresfa ? Mais pourquoi ? j’avais bien quitté la fréquence ?…»

Ce que Jean Edouard n’avait pas intégré, c’est qu’un vol local est un vol sans escale et que le contrôleur n’avait pas d’autre alternative que de déclencher les phases d’urgence quand LI était arrivé à bout d’autonomie…

Si vous décidez, lors d’un vol local de vous poser sur un terrain quelconque,( y compris St Junien), n’oubliez surtout pas de dire à la tour que vous changez la nature votre vol… Ca peut vous éviter une montagne de contrariétés administratives…

25.3.07

Jean Edouard et la nuit

Jean Edouard apprécie le dernier vol de la journée. Il aime également le rustique DR220. Il décolle avec F-LI 10 minutes avant le coucher du soleil pour aller survoler Saint Pardoux ( à quelques Nm de Limoges) …Le contrôleur lui confirme l'heure du CS, mais J.Edouard sait qu'il a droit de voler jusqu'à CS+30. C'est le meilleur moment de la journée… pas de turbulences, peu de trafic, des couleurs superbes… et le temps qui passe… déjà CS+20, il faut se décider à rentrer… la tour autorise une finale 22 directe, J.Edouard note que c'est une bonne idée. Avec la pénombre qui arrive vite, les cadrans non éclairés du LI sont difficilement lisibles. Heureusement que Jean Edouard connaît bien l'avion. Le voilà à 300ft en finale…il est CS+28… il sera dans les temps.

"F-LI, remise de gaz, l'avion précédent, en IFR, est immobilisé sur la piste avec un problème de freins!.."

Il ne manquait plus que ça!

Jean Edouard repousse la manette à fond et tire légèrement sur le manche… Il est CS+32… il fait nuit… D'ailleurs, il est maintenant impossible de lire quoi que ce soit sur les cadrans…et il n'a pas de lampe de poche. Plein gaz… Heureusement que la piste est éclairée… Le contrôleur demande à J.Edouard d'effectuer une attente de 10 minutes en vent arrière, le temps de remorquer l'autre appareil… Il est marrant, lui, comment va faire J.Edouard sans aucune référence instrumentale, sans horizon, sans…sans… Bizarrement, il a les mains moites… il fait subitement un peu plus chaud dans le cockpit du LI… Et ce virage qui n'en finit pas…

Le voilà aligné… A quelle hauteur ?… A quelle vitesse ?… Les lumières défilent de part et d'autre de l'avion… Va-t-il enfin toucher des roues?…

Finalement, après quelques émotions et beaucoup de chance, J.Edouard posera ce brave LI à CS+45, par nuit noire, en utilisant les 2500m de piste pour ralentir…

Attention !la remise de gaz fait partie intégrante du vol Nuit ou pas, le contrôleur peut vous en demander une et vous n'aurez pas le choix… Alors de grâce, ne faites pas comme Jean Edouard, ne flirtez pas avec les limites… si vous volez un peu tard, utilisez au moins un avion qui en est capable… Jean Edouard a compris, ce dimanche soir, que le W.E aurait pu mal se terminer pour lui.

16.9.06

Jean Edouard fait les bordures

09 septembre 2006 - 16h00.... aérodrome de Saint Junien... Il fait beau.
Un grand week-end pour le site. Légend'Air 2006 en Limousin monte en puissance. Au bar de l'escadrille, le bruit court qu'il pourrait y avoir 3000 spectateurs... Petit à petit les avions invités commencent à arriver. Jean Edouard a sorti son ULM pour le mettre dans la zône d'exposition au public... tout en le poussant sur le taxiway créé pour l'occasion, il se dit qu'il ferait bien un petit vol... Après tout... le vrai meeting avec présentations en vol, c'est le lendemain...Une rapide pré-vol... contact... le petit Rotax, qui n'attendait que celà, demarre sans se faire prier... et tourne comme une horloge... 2 minutes de chauffage et Jean Edouard roule vers le point d'arrêt... Il roule doucement car il y a du monde sur le tarmac... de nombreux pilotes et amis sont venus donner un coup de main pour l'occasion. Jean Edouard allume sa radio, histoire de connaitre le trafic en l'air... elle est rélée sur la fréquence locale, 123.5Mhz... la fréquence "universelle". Il n'y touche pratiquement jamais. Une petite vérification cabine... c'est OK... un coup d'oeil à la "biroute"... calme plat... Dans ce cas là, Jean Edouard sait que la piste "préférentielle" est la 07... on évite ainsi de survoler la ville... Il est prêt... personne sur la fréquence...
"ULM - JE je pénètre et remonte la 07"
Les freins sont lâchés... le petit volatile s'ébranle tranquillement vers la piste... un peu de pieds à droite et voilà Jean Edouard aligné, en train de remonter vers le seuil de la piste 07... Machinalement, il lève les yeux vers la finale... mais... c'est quoi, ça?.... Il voit 2 phares d'atterrissage parfaitement alignés... à quelques dizaines de pieds au dessus du sol....
Immédiatement il mets du pieds et du frein à droite... un peu plus de gaz... le petit ULM jaune se dirige docilement vers le bord de piste et monte dans l'herbe... Il ne dépasse plus sur la piste... le DR400 remet les gaz et passe à quelques mètres de lui... au dessus de la piste...
OUF!... Cétait juste! Il est gonflé!... ne peut s'empêcher de marmoner Jean Edouard en reprenant son roulage...

Jean Edouard a raison : c'était juste!...

Mais si l'interprétation de la situation est correcte, en revanche, l'analyse des causes, elle, est totalement erronnée...
Jean Edouard a cumulé au moins 4 fautes ou imprudences qui ont conduit à cette situation dangereuse:

1- Si JE avait un tant soit peu préparé son vol, il aurait sû qu'une fréquence radio avait été attribuée pour la durée de la manifestation. Elle était placardée en plusieurs endroits dans l'aéroclub et dans l'espace-pilotes...

2-Si JE avait un tant soit peu préparé son vol, il aurait sû qu'il se préparait à faire un vol à l'heure de début d'un créneau réservé aux entrainements des appareils devant effectuer des présentations en vol le lendemain. Le notam était affiché à l'aéroclub... et tout vol devait être autorisé par le directeur des vols.

3- Avant de pénétrer sur la piste, même et surtout, en l'absence de message radion, JE aurait dû s'assurer visuellement qu'il n'y avait rien dans la finale. Il aurait vu les phares du DR400.

4- Le pilote du DR400, voyant un ULM sur la piste, ne va pas hésiter à remettre les gaz. En se garant sur la bordure de la bande en dure, JE peut inciter un pilote indécis à se poser quand même la piste semblant libre... la moindre petite rafale de vent, le moindre petit "coup de pieds" peuvent alors être lourds de conséquences...

Jean Edouard a bien compris qu'un vol, même local et déclenché à l'improviste au feeling, ça se prépare. Il a juré qu'un ne l'y reprendrait pas

8.8.06

Jean Edouard, pilote "aguerri"

Ce samedi après midi, Jean Edouard a rendez-vous à l’aéroclub avec Alain, un pilote du club qui n’a pas volé depuis quelques semaines. Il lui a demandé de faire quelques tour de pistes avec lui, histoire de se refaire la main… flatté d’être reconnu comme un pilote aguerri, JE s’est fait un plaisir d’accepter.

Le Régent les attend sagement sur le tarmac. Un coup d’œil aux jauges… il reste environ 3h00… largement suffisant. La prévol effectuée par le pilote, JE s’installe à droite. Mise en route… contact radio… Certain qu’Alain n’avait pas noté la nouvelle fréquence de la Tour, JE en est pour ses frais…c’est bien sur la bonne fréquence qu’il contacte.

Roulage au point d’arrêt Sierra pour la 03… Ils sont numéro 2 au décollage derrière le PA de l’aéroclub du Limousin… Qui fait, lui aussi des tour de piste en double commande…

« F-MT, Limoges alignez vous 03 et attendez…

-F-MT, on s’aligne et on attend »

Aligné, Alain recale le gyro, met la pompe, allume le phare et attend

« F-MT, maintenez le visuel du DR400 devant vous, autorisé décollage, vent 060° 6kt

-On décolle MT »

Alain met doucement les gaz… à deux passager avec seulement la moitié des pleins…tiré par ses 180 cv , le Régent ne tarde pas a décoller tout seul… Pour lui garder une vitesse correcte avant de rentrer les volets, Alain doit tirer franchement sur le manche… Déjà 500ft… les volets sont rentrés, la pompe….. virage à gauche vers la vent arrière…

« F-MT en vent arrière pour un touch and go 03

-F-MT, vous êtes numéro 2 derrière la PA, rappeler en finale derrière

-F-MT on a visuel, on rappelle en finale »

JE voit parfaitement le DR400 devant lui… Il sait qu’il va, lui aussi faire un touch… En vent arrière, il va 10 km/h plus vite… il se rapproche un peu, mais ça ne pose pas de problème… Un cran de volets… dégivrage… la pompe…Etape de base… dernier virage…

JE voit le F-PA passer le seuil de piste pour un touch… ça passe…

Alain a un doute…

«- On est un peu près, non ?

-Mais non… il fait un touch lui aussi… on laissera rouler un peu histoire de ne pas le rattraper en monté initiale

-OK »

Je est assez content de pouvoir rassurer Alain…

Le F-PA touche des roues…

« Limoges, F-MT en finale, visuel sur le PA

-MT poursuivez le vous rappelle, la piste est occuppée

-MT on poursuit »

Le F-PA a passé les bandes blanches de 300m… Il va remettre les gaz et redécoller, se dit JE…

Alain est inquiet…

« On est pas un peu près ?

- Mais non… avec les pleins volets, on est posé en 300m »

« F-MT , Limoges, remise de gaz »

JE sait que ça passe largement… il prend l’initiative…

« -Négatif, on a la place, on se pose …»

Sous l’œil interloqué d’Alain, il saisit les commandes et réduit encore les gaz…

Le F-PA est maintenant pratiquement immobilisé sur la piste…

« Mais qu’est-ce qu’il fout ce con… ? » ne peut s’empêcher de râler JE…

Passage du seuil de piste

« Alors… tu redécolles oui ou non ?…. »

Le PA est toujours immobilisé sur la piste…

« Putain… ça va être juste…. »

Toucher des roues à 200m…. JE appuie à fond sur les freins… MT dévie légèrement sur la gauche…et s’arrête… à 60m à peine du F-PA…

« Mais qu’est-ce qu’il a foutu ?… » crie JE…. Très en colère après le pilote du PA… « c’était moins une… »

Jean Edouard a raison… C’était moins une !… Mais la situation dangereuse a été crée uniquement par lui. Le PA n’a aucune responsabilité dans l’affaire… Il a peut-être eu un petit problème… il est en instruction…peu importe…

En refusant d’exécuter la remise de gaz ordonneé par la tour, il a pris l’entière responsabilité d’une situation qui aurait fort bien pu virer au drame.

Dans un circuit de piste, lorsqu’un contrôleur demande à un pilote d’effectuer une remise de gaz pour piste occupée, Il n’appartient pas au pilote, fut-ce un Jean Edouard imbu de son savoir et sûr de son expérience d’apprécier si lui a la place de se poser… La remise de gaz doit être dans les plus brefs délais…

Dans ce cas là, le pilote du PA peut déposer un airprox… et le contrôleur une infraction… Que Jean Edouard, malgré toute l’expérience estime posséder, aura bien du mal à défendre…

Limoges Juillet 2006

1.8.06

Silence Radio

Le ciel est superbe, en cette fin de matinée, au dessus de la ville… Jean Edouard est pourtant bien seul au club… Une idée lui vient…. Il saute sur son téléphone….

« -Oui ?…

- Salut barbu, c’est JE… tu fais quoi à midi.

- Je suis à la Tour… je serai dispo vers 13h00…

- OK, je viens te voir, je serai là vers 13h00…

- OK à tout à l’heure »

J.E sort l’avion du hangar… Il est le dernier à avoir volé, hier soir. Il a refait le plein… Rapide visite prévol et… contact… le moteur n’hésite même pas… JE se dit qu’il avait envie, lui aussi, de se dégourdir les cylindres… Depuis quelques semaines, la tour de Périgueux est désertée, abandonnée par les huiles locales. Devenue « fantôme »… c’est désormais en auto-information que les avions évoluent sur 118.775….

« Périgueux, CS-DIR bonjour, au parking, on roule pour le point d’arrêt 30 »


Lâché des freins, roulage… juste quelques dizaines de mètres… Arrêt au point d’arrêt… La température moteur est dans l’arc vert…Essais moteurs… Tout va bien… La radio est totalement silencieuse… JE sait bien que ça ne veut rien dire… On n’est jamais à l’abri d’un pilote un tantinet « seul au monde » qui « oublie » de se reporter. Il regarde donc attentivement l’axe de piste… Rien !…

« Périgueux, CS-IR, on pénètre et on remonte la 30 »

Un petite pression sur la manette et la petite machine s’ébroue… Les 1750 mètre de piste ne sont pas nécessaires pour le décollage, mais JE pense qu’on n’est jamais trop riche… Demi tour… alignement sur la ligne blanche… verification gyro… phare…

« Perigueux , CS-IR, décollage piste 30 »

Gaz à fond progressivement… les 300 chevaux se réveillent… compensation du couple… 40kt… 50kt…55kt… 60kt… rotation… le nez se soulève… décollage… freinage des roues… vitesse de montée 85kt… 800ft/min…

Virage à droite… cap 025… 40 Nautiques… une petite demi heure avec le circuit. JE a fait le trajet tellement souvent qu’il n’a pas besoin de carte… Il connaît chaque point de repère par cœur… d’ailleurs il n’y en a pas tant que cela…

« Perigueux CS-IR on quitte le circuit… au revoir »

Pas l’ombre d’une turbulence… 300ft suffiront largement pour la croisière… réduction… 65%… au prix du pétrole… c’est que 300cv, ça tète…surtout un moteur de l’Est… 105 kt… un vrai régal… à ce régime, le moteur en ligne n’est pas trop bruyant et, avec le casque, c’est presque agréable…

Mais déjà, au loin, JE aperçoit l’antenne des Cars…

Le volet de procédure de Limoges est en quelque part dans la valise.. mais JE n’en a pas besoin… Il est venu assez souvent pour ne pas en avoir besoin… Avec ce petit vent de secteur Sud, c’est certainement la 21 en service… Il bascule la radio sur 118.7, fréquence de la tour.

Il aperçoit maintenant parfaitement la piste, à l’Ouest de la ville…

« Limoges tour, CS-IR, bonjour.

…. »

Pas de réponse !… JE vérifie le volume se sa radio…

« Limoges Tour, CS-IR, bonjour

….»

JE, vérifie de nouveau sa radio… débranche le casque histoire de vérifier le jack… tout est normal.

« Limoges Tour, CS-IR, bonjour

… »

Rien…

La piste est désormais tout proche… JE voit un appareil décoller en 21 et virer vers l’ouest… Il décide venir à la verticale, 1000ft au dessus du circuit de piste, pour voir… Tout semble parfaitement normal… JE sait qu’il est attendu par l’un des contrôleurs… il fait 2 360° à la verticale, puis se dirige vers la vent arrière droite 21… en face de la tour…

« Limoges CS-IR, en vent arrière gauche 21, 1000ft

… »

Toujours vigilant, JE tourne en étape de base… 75kt, les volets sortis… phare allumé… personne à l’horizon… dernier virage…

« Limoges CS-DIR en finale 21 pour un complet

… »

Seuil de piste… 50 ft… les bandes blanches… touché… impeccable… JE sait que le taxiway est à environ 800m… il roule tranquillement…

Mais…. C’est qui ce truc ?……. une masse noire passe au dessus de lui… très bas…. Un bimoteur… Il est malade ?…. il est à contre QFU !… c’est pas passé loin….

Jean Edouard ne croit pas si bien dire… ce n’est pas passé très loin… mais le « malade » n’est pas celui auquel il pense… Pour en arriver là, JE a cumulé les erreur et les fautes graves… analysons les…

- -Tout d’abord, il est parti vers un terrain de destination sans en avoir « révisé » les cartes d’arrivée

- -En situation de panne radio, il n’a pas appliquée la procédure qui lui dictait de faire tout simplement demi tour.

- Ne pouvant établir le contact sur la fréquence 118.7, une analyse correcte de la situation lu aurait commandé de vérifier sa carte et d’essayer une autre fréquence… s’il l’avait fait, il aurait vu que la fréquence le Limoges Tour avait changé…

- Lui qui connaît bien le terrain, il aurait dû savoir que le terrains de Limoges était doté d’un Atis dont l’écoute est obligatoire… le changement de fréquence y était signalé…

- Enfin et c’est peut être le plus grave… il a pénétré pour atterrir dans un espace de classe D sans y être autorisé…

L’appareil qui a remis les gaz en 03 était en fait un bimoteur militaire qui avait effectué une approche Locator en 30, autorisé par la TOUR. Il était, lui, parfaitement « en règle »

Dans un espace aérien contrôlé, la sécurité de chacun repose uniquement sur le fait que le gestionnaire du trafic connaît chacun des appareils qui y évoluent. JE a pris ce jour là un énorme risque pour lui même, mais également pour les autres usagers…

Gageons que le déjeuner avec « le barbu » a dû être un peu tendu…

Limoges juillet 2006

22.7.06

Jean Edouard joue avec les freins

Ce samedi après midi de décembre est un peu monotone… la météo est capricieuse, mais ça fait 3 mois que ça dure, alors Jean Edouard en a pris l’habitude. Il attend deux passagers à qui il doit faire faire un vol découverte… Il a sorti le F-QH et, discute dans le club house avec les autres pilotes présents.

Le temps passe lentement et, quand les deux candidats au vol arrivent, l’après midi est déjà bien avancé. Il est 16h00 et le soleil se couche vers 17h00. Avec la météo ambiante, il faudrait être posé avant CS+30.

Présentations faites, Jean Edouard fait abstraction du briefing prévu…conduit ses deux passagers à l’avion, les installe et monte de son côté.

Mise en route, demande de roulage. La 22 est en service, F-QH est autorisé à rouler vers le point d’arrêt Sierra2….

« F-QH, la Tour ? »

Jean Edouard est surpris qu’on le rappelle alors qu’il vient juste de pénétrer sur le Taxiway.

« F-QH, j’écoute »

« F-QH, la SSIS nous signale que vous roulez avec les flammes »

Jean Edouard se souvient… dans la précipitation pour décoller, vite, il n’a pas fait le tour de l’avion avant d’y monter….

« F-QH, je vais les enlever au point d’arrêt S2 »

« D’accord QH, vous pourrez descendre de l’avion en S2 pour retirer les flammes ».

Jean Edouard explique à ses passagers qu’il doit descendre pour enlever 3 morceaux de plastique.

Arrêt au point d’arrêt…. Frein de parc serré…régime 1200tr/min.

Jean Edouard ouvre la verrière et s’extirpe du cockpit… Il enlève la flamme sur le statique gauche, puis la droite. Il se baisse pour atteindre le Cache-Pitot… il entend alors un claquement sec… F-QH commence a bouger lentement… Immédiatement il comprend que le frein de parc a lâché… vite…à 1200tr/min, l’avion n’accélère pas vite… il contourne rapidement l’aile en essayant de la retenir…Les passagers le regardent, surpris de voir leur pilote courir après leur avion…

F-QH a maintenant traversé le Taxiway et continue tranquillement sa course vers le Nord du parking…. Vers l’ATR de la Postale…en accélérant lentement…

Jean Edouard parvient à agripper la poignée et après deux essais, saute sur l’aile…. L’ATR est maintenant tout prêt… Jean Edouard se jette littéralement dans le poste… vite…la manette des gaz…réduction… QH continue sa course…. Contact coupé… ça ralentit… Vite, les freins… il atteint le palonnier droit… à fond… l’avion tourne à droite…les pneus crissent un peu et… il s’arrête… sous l’aile gauche de l’ATR… Ouf… c’était moins une.

Jean Edouard ne croit pas si bien dire !… Il a brillamment aligné les erreurs grossières… Si débuter un vol sans effectuer de visite prévol est une faute de pilotage, quitter, son avion en laissant tourner le moteur est une faute grave, le faire alors que des passagers sont à bord touche à l’irresponsabilité…

JPN Décembre 2002

28.3.06

Jean Edouard jardine

Enfin ! Le soleil est de retour après un hiver plutôt morose. Jean Edouard n’a pas beaucoup volé durant cette période. Tout juste de quoi ne pas avoir à se faire relâcher. Son dernier vol doit remonter à peine à 2 mois… Le repas dominical touche à sa faim. Une voix s’élève au bout de la table :
« - J.E, tu nous emmène faire un tour ? »

C’est Marie, l’amie qu’ils avaient invité à déjeuner. Pourquoi pas ! Mais il n’a réservé aucun avion, et avec ce beau soleil, il n’est pas certain qu’il en reste un sur le parking. Après tout, ça fera toujours une ballade. Tout le monde en voiture!

Arrivé au club, J.E a l’agréable surprise de constater que deux avions attendent sagement sur le tarmac. Un coup d’œil à la planche de réservation lui confirme que l’un d’eux est disponible une grosse heure. Ca suffira amplement pour effectuer le traditionnel tour de ville…

« -Le temps d’effectuer la prévol, et on y va »

J.E vérifie sur le carnet de bord de l’avion que tout est en ordre, jette un œil à la planche de vol pour s’assurer de la date du dernier plein d’essence, et fait le tour de l’avion pour enlever les flammes et vérifier les niveaux…
Un petit vent frais lui rafraîchit les oreilles pendant sa visite… Un coup d’œil à la manche à air… Tiens, il est plein travers !

« -Aller, tout le monde à bord ! »
J.E installe ses passagers. Les femmes à l’arrière, les hommes à l’avant !… ça améliore le centrage !… Il ferme vite la verrière, histoire d’échapper à cette brise rafraîchissante… Contact, il écoute l’Atis…. C’est l’info Hotel :« vent 120°- 12 à 22kt - La 21 en service et du Cavok »…
Mise en route . Le moteur tousse légèrement, puis s’ébroue docilement. Ca tourne rond.
« -Limoges de F-GYDD, bonjour
-F-DD bonjour, 5
-F-DD, au parking club, avec Hotel, pour un local secteur sierra et un Tour de ville
-F-DD transpondeur 7052, roulez point d’arrêt Sierra2 pour la 21
-F-DD on roule Sierra2 avec 7052 »
Lâcher du frein de parc, un petit coup sur les pédales histoire de vérifier que ça freine bien et ça roule.
Le temps d’arriver au point d’arrêt, le moteur est déjà presque dans le vert. Essais moteurs….Magnéto 1, 2 dégivrage, ralenti,etc… On est prêt.
« Limoges F-DD Sierra 2 on est prêt alignement décollage
-F-DD alignez-vous en 21, autorisé au décollage, vent 120° 16kt, les pointes à 22kt.
-On décolle 21, F-DD »
J.E s’aligne sur la ligne médiane. Les pieds au plancher… il pousse doucement la manette des gaz. Le régime moteur augmente régulièrement…. 2100tr… c’est correct, on continue… L’avion accélère doucement. Manche dans le vent… J.E sent l’appareil dévier légèrement de sa trajectoire…il s’écarte vers la droite… il parvient à compenser en appuyant légèrement sur le frein gauche… 60kt… il tire sur le manche…le Robin vibre en quittant le sol…le vario devient positif… l’avion monte bien…300ft, les volets, la pompe…
« Limoges, F-DD on vire à gauche vers le secteur Sierra
-Reçu F-DD »
J.E incline l’avion pour se diriger vers Solignac…En regardant vers la piste, il s’aperçoit qu’il est un peu laissé embarquer par le vent, mais rien de grave…
Avec ce soleil de début de printemps, la visibilité est exceptionnelle. A 3000 pieds, on voit le Sancy « comme si on y était. Un vrai bonheur… un peu tempéré par les secousses…Ca brasse dur !…
30 minutes de bonheur plus tard, il est temps de penser à rentrer…
« Limoges, F-DD, de retour de local, nous sommes entre Echo et Echo-alpha, les consignes pour un complet
-F-DD entrez en base gauche 21, rappelez en base
-On rappellera en base, F-DD »

A 2300 pieds, on sent bien les secousses. Ca tabasse pas mal… J.E réduit la vitesse…80kt max…
« Limoges F-DD, en base gauche 21
-F-DD, numéro 1 autorisé atterrissage 21, vent 120° 20kt
-On se pose, F-DD »
Dernier virage… ouh la !… le vent arrière le déporte vers l’ouest… il overshoote l’axe… du pieds à gauche… il y a au moins 30° de dérive…
J.E se souvient que, avec ce type de vent, à Limoges, il faut rester haut sur l’axe pour éviter le cisaillement… 1 cran de volets seulement…
Dans l’avion, le silence s’est fait !… J.E sait bien que les ceintures sont serrées et que les rythmes cardiaques sont une peu accélérés… comme les secousses… pas facile de tenir les ailes horizontales…
« Le dernier vent 120° 20kt, rafales à 26kt » annonce la tour.

Le seuil de piste… Ca se calme un peu… décrabage… aile gauche basse… Toucher… les deux roues au sol… manche dans le vent… freinage….
Tout à coup, l’appareil fait une embardée à droite… le bord de piste… l’herbe… A gauche toute, pieds et manche… réduction… ça s’arrête…Ouf !…
L’avion est arrêté à une dizaine de mètres de la piste. Le moteur ronronne… Les passager sont un peu abasourdis, mais c’est tout.

« F-DDD, la tour, ça va ?
-On est un peu sorti, mais tout va bien.
-Vous voulez une assistance ?
-Négatif, on n’a rien touché, au rentre au parking
-Reçu, faites examiner l’avion par la mécanique
-Affirm, mais on n’a rien touché »

JE met progressivement les gaz. Docilement, le DR440 s’ébranle pour rejoindre la piste… J.E se dit qu’il s’en est finalement bien tiré…
De retour au parking, J.E débarque ses passager et revient faire le tour de son avion. Il examine soigneusement le train d’atterrissage et l’hélice. A part quelques traces d’herbe sur les carénages de roues, aucun signe de coup… Le voilà rassuré… Il n’a rien cassé.

Avant de quitter le club, il lui reste à remplier les papiers…
-carnet de route – R.A.S , l’avion n’a rien, inutile d’ébruiter la chose.
-planche de vol – le compteur… le montant du vol…
-chèque…35 minutes..
-carnet de vol… la partie du vol qu’il aime le moins…

Pendant qu’il s’escrime avec la paille, dans le club house, les commentaires vont bon train… entre « on a eu chaud » et « heureusement qu’il y a de la place », il sait qu’il va devoir s’expliquer…


Il ne croit pas si bien dire :

Au cours de ce vol, J.E a commis quelques erreur (fautes serait plus approprié) qui auraient pu être lourdes de conséquences.

1- En arrivant au terrain, vu le vent de travers approchant les limites autorisées par le constructeur et le peu d’entraînement qu’il avait, il aurait dû renoncer à son vol…

2- Et c’est au moins aussi important. Après avoir effectué une sortie de piste, même sans conséquence apparente, J.E n’avait pas le droit de laisser repartir l’avion avant qu’un mécanicien de l’aéroclub ne délivre une APRS (Autorisation Pour Remise en Service). La sortie de piste constitue en effet un événement qui engendre automatiquement la suspension du CdN de l’avion. J.E avait l’obligation de mentionner cette sortie sur le carnet de route de l’avion et de l’arrêter de vol. Le fait qu’il l’ait inspecté soigneusement lui même ne constitue pas un gage de sécurité. Seul un mécano agréé a les compétences nécessaires pour estimer s’il y a ou non des dégât cachés. Il pourrait très bien y avoir un problème sous les carénages, que seul un démontage mettrait en évidence…

En pareil cas, si le pilote suivant avait un problème, il serait facile de démontrer que c’était lié à la sortie de piste de J.E et sa responsabilité serait personnellement et pénalement engagée… n’oublions pas que la tour a une trace de l’événement…

Moralité : le jardinage n’est pas un loisir sans risques !

7.8.05

Jean Edouard à Saint Junien

Jean Edouard aime bien, de temps en temps, aller faire un ou deux tours de piste à Saint-Junien. En ce dimanche après midi, le vent du sud-est est faible (5 à 6kt) et, comble de bonheur, ce bon vieux DR220 est sur le parking, à s’ennuyer…

C’est parti… direction la vraie aviation, celle des pistes courtes et étroites. Avec 5 à 6kt de travers, ce sera super… Décollage, cap à l’ouest et déjà le voilà en vue de Saint-Junien… Jean Edouard n’oublie pas de quitter la fréquence le Limoges puis il passe sur 123.5… Quel cacophonie !… Il se fait la réflexion qu’on entend vraiment tout et n’importe quoi sur cette fréquence… il est perturbé par un avion en vent arrière au Blanc qui raconte sa vie…

Il a également identifié F-RA qui vient de décoller en 25. Il s’annonce donc en début vent arrière 25. Il aperçoit alors un avion sur la raquette, au seuil de piste. Jean Edouard se dit qu’il sera parti quand il arrivera en finale…Etape de base…l’avion n’a pas bougé.

Dernier virage… l’avion est toujours là. Jean Edouard arrive en finale ça va vite…il annonce qu’il remettra les gaz.

«- F-RA de F-PH, on est sur la raquette, on fait des essais moteurs, vous pouvez vous poser, on ne bouge pas. »

Jean Edouard, répond, remercie pour l’info et signale qu’il va faire un touch. Il était temps…

Il arrive en courte. Il sait qu’il doit toucher en tout début de piste, faute de quoi il risque être juste pour re-décoller… Gagné… juste au seuil…mais…une petite rafale de vent, une petite embardée à droite…. L’autre avion… les gaz… vite…

Ouf !… c’est passé à moins d’un mètre…Sueurs froides…

Jean Edouard, se jura qu’on ne l’y reprendrait pas…

Attention : A Saint-Junien comme sur la plupart des terrains, la raquette n’est pas séparée de la piste. Elle fait partie intégrante de celle-ci et il est interdit d’y faire ses essais moteurs. Elle doit uniquement servir à faire demi-tour… Dans pareil cas, attendez vertical ou remettez les gaz en courte finale… Rien ne vous empêche de dire au passage à l’avion gênant qu’il n’a rien à y faire

Jean Edouard et LI sont passé en cette fin de Week-end bien près de gros ennuis…

15.1.05

Jean Edouard décolle du Taxiway

Il fait froid, à Bordeaux, en ce premier janvier, mais le temps est superbe… Jean Edouard a passé une bonne soirée de réveillon… Rentré à 4 heures du matin, il a dormi une partie de la journée et se trouve en pleine forme pour rentrer à Limoges. Arrivé la veille, le contrôle sol lui avait attribué un stand à proximité de l’aérogare aviation légère. Une petite visite prévol… apparemment tout va bien, il enlève les flammes, et le voilà à bord… Il y fait meilleur que dehors… Quelques injections… contact… un, deux, trois quatre tours… F-HM démarre assez facilement étant donnée la température extérieure.. Jean Edouard contacte le sol pour demander le roulage… On lui répond qu’il doit effectuer ses essais moteur avant de quitter le parking… Jean Edouard a noté sur l’Atis que la piste 05 est en service… 1800tr, magnétos, réchauffe, ralenti, recalage gyro, radios… Prêt au roulage, il re-contacte le sol… … la contrôleuse lui dit de rouler pour la 23 et de rappeler au point d’arrêt Alpha… Il cherche sur sa carte où se trouve Alpha… A l’extrémité de la piste, bien sûr …Jean Edouard se dit que le panneautage n’est pas si évident que cela. En suivant les indications « 23 », il tombe sur le point ad hoc… Il était juste à côté… Il comprend alors que ce changement de piste avait pour objectif de lui raccourcir le roulage.

Le moteur chauffe lentement malgré le roulage un peu long… La température décolle enfin…….

« - Bordeaux sol, F-HM au point d’arrêt 23

- F-HM, contactez la Tour 118.27, au revoir »

Jean Edouard change de fréquence…

« - Bordeaux Tour, F-HM, bonjour

- F-HM, la Tour bonjour, alignez vous, autorisé au décollage 23, rappelez sortie de CTR

- Vous me confirmez ou se trouve le seuil de piste 23, je n’ai pas visuel

- Juste devant vous, Monsieur

- F-HM, roger, on s’aligne et on décolle 23 »

Jean Edouard jette un œil au gyro…il indique 300°… il le règle rapidement sur 230…en trouvant qu’il s’est beaucoup déréglé depuis le parking…

Jean Edouard se dit que le seuil n’est pas franchement visible, il lâche le frein, pousse sur la manette des gaz… HM accélère régulièrement.. 2200 tr, tout va bien… Il note que la piste 23 n’est pas très large pour un terrain comme Bordeaux… sans doute la secondaire pour les avions légers…80…85… le bout de piste semble bien proche…100… et ce parking sur la gauche, Jean Edouard pense qu’il est bien près de la piste…110… légère pression sur le manche… Décollage.. les arbres en bout de piste semblent bien hauts… mais ça passe facilement…300 pieds, la pompe… un coup d’œil au GPS, mise de cap au 040… Tout va bien….

Tout va bien ?…. Ce n’est pas exactement ce que pense le contrôleur de la Tour qui vient de voir avec stupeur le DR400 F-HM décoller sur le taxiway Alpha perpendiculaire à la piste 23…

Peut-être que si Jean Edouard avait appliqué la check-list « aligné »…. Il aurait vérifié le conservateur de cap et le compas…avec le QFU…et se serait aperçu que quelque chose n’allait pas…

Peut-être que s’il avait dit au contrôleur qu’il ne voyait pas de seuil de piste devant lui, ce dernier lui aurait dit de jeter un œil sur sa gauche…

Le contrôleur, sans voix, ne peut s’empêcher de penser que l’accident de Milan ayant fait 110 morts à l’automne 2001 s’était déroulé dans ces mêmes circonstances… Bien que ne le connaissant pas, il se dit que le pilote de cet avion léger avait eu beaucoup de chance…Dassault ne travaillait pas le 1er janvier, sinon…

Jean Edouard a fait ce jour-là le plus mauvais vol de sa « carrière »…et certainement le plus dangereux… Une heure de silence à ruminer… Que s’est-il passé ?… Pourquoi ?…

Peut-être que si Jean Edouard avait vérifié son conservateur de cap et son compas, une fois « aligné », il aurait détecté que quelque chose clochait…

Peut-être, peut-être, peut-être…..facile à dire…à posteriori…unique certitude : il n’y a pas vol sans risque d’erreur.. seule une rigueur sans faille aurait pu éviter l’enchaînement de petites négligences, à tous niveaux, qui a conduit à cette grosse c… Par bonheur, Jean Edouard fait partie des veinards qui, après quelques nuits de réflexion, ont pu débriefer leurs exploits au bar de l’escadrille… il a juré qu’on ne l’y reprendrait plus…

L’inexorable enchaînement d’imprécisions négligeables à titre individuelles (fatigue du pilote, contrôleur qui pour rendre service et raccourcir le roulage donne un QFU différent de celui de l’ATIS, position du seuil de piste mal identifiée par le pilote qui a reçu une information pouvant prêter à confusion, mauvaise compréhension de l’utilité du « vérification gyro » de la check list aligné, …) aurait pu conduire à la catastrophe, non seulement lors du décollage, mais également pendant toute la suite du vol, car l’esprit de Jean Edouard était en partie occupé par ce problème…

7.8.04

Jean Edouard fait le poids

Arrivé à l’aéroclub vers 09h30, Jean Edouard a rendez-vous avec quelques copains pour casser une petit croûte entre amis…Oh, pas un gueuleton, non, juste un petit en-cas histoire de ne pas déjeuner seul…En attendant il aide à sortir les avions… tous doivent voler l’après midi.

Vers 10h00, Jean Edouard décolle avec le PA28 pour faire quelques photos des points d’entrée de la CTR… Il fait déjà très chaud… une petite heure en l’air à tourner autour du terrain et retour au sol… Un petit coup d’œil aux jauges le décide à remettre du carburant. Il a prévu d’aller à Brive cet après midi avec un autre fidèle du club… Au cas l’idée leur viendrait d’élargir un peu le circuit, il remplit les réservoir à ras bord…on n’est jamais trop prudent…la panne d’essence est si vite arrivée…

Tout en avalant une salade bien fraîche, seul plat agréable alors que la température ambiante dépasse déjà les 30°, l’équipage s’agrandit... un, puis deux autres pilotes viennent s’y greffer…La navigation s’étoffe… Brive, puis Bergerac, puis Angoulême, puis Poitiers…histoire de permettre à tout le monde de caresser le manche…

Jean Edouard se dit qu’il a bien fait de faire le plein. Un tel tour doit bien faire dans les 3h30… ils aurons suffisamment de marge pour ne pas avoir à remettre d’essence…

Un dernier petit café et le voilà en train de faire la prévol… Le co-pilote de circonstance à annoncé qu’il se chargeait des papiers. Rien d’anormal.

Tout le monde à bord. Les passagers arrières ne sont pas gâtés… sans intercom, ils sont un peu isolés. Jean Edouard demande aux deux plus légere de prendre position à l’arrière, histoire de ne pas être trop centré arrière.

Mise en route, vérifications, demande de roulage vers le point d’arrêt S2 (la piste 22 est en service)… Essais moteur, check avant alignement…

« Limoges Tour, F-UN, prêt alignement décollage 22

-F-UN, alignez-vous, autorisé au décollage 22, vent 150° 10kt

-F-UN, on va remonter un peu, nous sommes un peu lourd.

- Roger F-UN, pénétrez, remontez, alignez-vous et décollez 22

-F-UN, on décollera 22 »

Jean Edouard se dit qu’il vaut mieux remonter un peu, car à eux 4 ils frisent « certainement » la masse maxi autorisé…

Plein gaz… 2300tr… ça roule…badin actif… 65, 70, 75… rotation…

L’avion lève le nez, mais les roues sont toujours sur la piste… plus de 500mètres… Jean Edouard laisse rouler un peu plus… A la deuxième sollicitations, les roues quittent enfin le sol…Le vario frémit… très légèrement positif…moins de 100ft/minute…1000 mètres… le bout de piste arrive… l’avion est pratiquement stabilisé à 20 ou 30ft au dessus du bitume…il accélère doucement… beaucoup trop doucement au goût de Jean Edouard…85… 90…Les antennes de l’ILS passent sous les ailes… très près (trop près)…le vario est toujours aussi faiblement positif…Vi 100kt… les volets… le vario décolle enfin !… 150ft/min… restons dans l’axe… 300ft…enfin… Ouf !…

Jean Edouard ne croit pas si bien dire ! L’enchaînement de négligences de sa part aurait pu le conduire tout droit dans les antennes de l’ILS…

Absence de devis de masse (il aurait vu qu’il dépassait la masse maxi au décollage d’au moins 30 kg)

Absence de devis de centrage

Absence de vérification des perfos de l’avion (Limoges est à 400m et avec une température supérieure à 30°, la distance nécessaire au décollage est supérieure d’au moins 30 à 40%à la « normale »)

Et pourtant il y avait 4 pilotes confirmés à bord… oui, mais Jean Edouard était le commandant de bord. C’était à lui de dire au dernier arrivé qu’il ne pouvait pas le prendre à bord parce qu’il y avait trop de pétrole. En dernier ressort, il aurait dû interrompre le décollage dès qu’il s’était rendu compte que l’accélération n’était pas « normale »…Savoir dire non lui aurait évité cette grossière faute de pilotage… a moins que ce ne soit un excès de confiance en sa connaissance de la machine…

Il avait certainement oublié que « rigueur et humilité » sont deux des qualités qui fabriquent les vieux pilotes… Il s’est juré qu’on ne l’y reprendrait plus

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